Témoignages
de personnes victimes ou ayant été victimes de violences
Retour d’expérience – Violences Conjugales (anonyme)
J’ai compris que je vivais des violences conjugales le jour où j’ai eu peur… d’un autre homme. Ce n’était pas mon compagnon, mais mon patron. Cette peur, déclenchée hors de chez moi, m’a fait prendre conscience de ce que je vivais au quotidien.
J’en ai parlé à mon employeur, et il m’a mis en contact avec Sonia, une personne ressource formidable. J’ai pu échanger avec elle pendant un mois et demi, presque deux, avant de quitter le domicile conjugal. Grâce à ses conseils, j’ai pu me mettre en sécurité. Elle m’a expliqué que la violence n’était jamais un accident, que un homme violent le reste, peu importe ce qu’on fait ou ce qu’on ne fait pas. Que même en « faisant tout bien », il y aurait toujours des reproches, des humiliations, de la peur.
Avec son aide, j’ai préparé mon départ. J’ai choisi une date. J’ai mis de côté quelques affaires petit à petit. Et un jour, j’ai trouvé le courage de partir.
Sonia a été un soutien précieux. Grâce à elle, je ne me suis pas sentie seule, surtout que ma famille ne comprenait pasce que je vivais. Pour eux, ce n’était qu’un conflit de couple, pas de la violence. Mais quand il y a des insultes non réciproques, il y a violence. Quand il y a de la peur, il y a violence. Quand on te pince, te rabaisse, t’humilie… c’est de la violence.
Je ne m’en rendais pas compte sur le moment. C’est plusieurs mois après, notamment grâce à des ateliers d’escrime thérapeutique, que j’ai pu commencer à me reconstruire. Lors de la première séance, on s’est toutes regardées en se demandant ce qu’on faisait là. Est-ce que ça allait vraiment nous aider ? Et oui, ça aide. Avec le temps, des encadrants bienveillants et d'autres femmes incroyables, on a compris qu’on n’était pas seules, que ce n’était pas notre faute, et que la culpabilité n’avait pas sa place.
J’ai aussi eu d’autres soutiens, comme le chat en ligne "Comme on s’aime", gratuit, anonyme, accessible à toutes. Bien avant cette relation, j’écrivais beaucoup, je m’étais renseignée sur le consentement, j’avais même le violentomètre chez moi. Une amie avait déjà relevé certains signaux : il me coupait la parole, me critiquait devant mes proches. J’ai essayé de le quitter une première fois, mais il a su manipuler, culpabiliser… et j’ai cédé. Je suis revenue, pensant lui donner une seconde chance.
Aujourd’hui, je porte plainte. Parce que je sais qu’il recommencera. Parce que tant qu’il ne sera pas sanctionné, il se sentira légitime. Je le fais pour moi, pour les autres, pour briser le silence, pour dire que ce n’est pas un fait divers. Ça arrive tous les jours, dans tous les milieux.
Les associations comme celle de Sonia sont essentielles. Elles doivent être visibles, soutenues, financées. Elles sauvent des vies.
J’aimerais qu’on trouve sur leur site :
• Des numéros utiles et anonymes
• D’autres témoignages
• Des informations sur nos droits
• Un parcours clair pour porter plainte, rassembler les preuves
• Des liens vers d’autres associations locales
• Des contacts juridiques comme le CIDFF, Entraide et Solidarité
• Des applications ou collectifs d’entraide entre femmes
• Des infos sur le SAMU social, car peu importe ton salaire, tu peux y avoir droit
Merci Sonia, pour tout ce que tu fais pour nous toutes. Merci à toutes les femmes qui se battent. Vous êtes des putain de Queen. 💜